interminal

tu es impersonnel. un mot un verbe un sujet, pour être impersonnel, pour que je te dise impersonnel. est impersonnel une personne qui est celle de qui je parle. je lis je parle d'une personne impersonnelle qui est toi. toi une personne impersonnelle et moi une personne. je suis une personne lis-je. tu es un impersonnel qui me fait dire des choses. derrière ton impersonnalité tu me fais lire des choses que je répète malgré moi. parce que c'est comme cela que ça marche cette histoire. un impersonnel qui me fait dire des choses et me voilà dans une histoire. une histoire d'impersonnel vient de débuter et moi dedans. moi dedans une histoire impersonnel qui débute dans un terminal. un terminal, une histoire, un impersonnel, et moi qui lit dedans. parce que c'est comme ça que ça marche dis-tu. tu me dis que ça marche comme ça ces histoires d'impersonnel et je le dis avec toi. moi et toi dans une histoire de terminal impersonnel. c'est-à-dire un terminal, toi et moi dans une histoire à trois personnes au moins. au moins toi, moi et un terminal pour qu'il y ait des contraires contraints dans une histoire. un rapport entre nous mais pas que toi et moi, pas notre dialogue binaire, ou notre binarité dialoguée mais pas que ça, un terminal aussi, pour la contrainte, pour contraindre nos contraires d'une histoire impersonnelle. ton impersonnalité et devant moi qui dit. je t'as fait dire derrière mais rien ici ne se cache. tout devant, je m'ai dit derrière mais point de voile ici. pas de voile romantique ici dis-je. tu n'es pas de ceux-là, de ceux qui porte un loquet et dedans l'image d'un être aimé inaccessible. tout ici est accessible, même un être à aimer. à aimer un être et moi qui puis y accéder. un écran et dedans une image d'un être à aimer et j'y accède. parce que tu me le dis. tu me dis un être aimé en image dans un écran et tu y accèdes dis-tu. je me fais lire tu le dis, et j'y accède dans un écran. et puis une plage. une belle plage sablonneuse. une plage sans adjectifs dis-tu. et puis une plage, une plage sans adjectifs, puisque j'y suis contraint. une plage et au bord de l'eau. de l'eau avec des bulles d'air qui s'écrasent sur du sable et de l'écume. de l'écume faite de bulles d'air d'une eau tirée par une lune et du sable. une plage de sable et au bord une mer et un dénivelé dessous. du sable d'une dénivelée de quelques mètres et des forces créées. un dénivelé sous de l'eau arrivant sur du sable et des forces se créent. une dénivelée de quelques mètres sous une surface d'eau tirée par une lune et des vagues sur une plage. des vagues sur l'eau d'une mer et une dénivelée de quelques centimètres de sable et de l'écume. et quelqu'un sur une plage. des pieds de quelqu'un sur une plage, puis une plage, puis de l'écume, puis de l'eau, puis du bleu, si quelqu'un a de la chance. du bleu ou du gris et une chance que ce n'en soit pas une. des pieds chaussés de quelqu'un et des gouttes d'eau sur le cuir d'un soulier et du sable foncé et de l'écume faite de grosses bulles d'air et de l'eau et des forces plus fortes et des vagues plus hautes, bien que le dénivelé soit à priori le même. un même dénivelé et une dénivelée de quelques centimètres en plus ou en moins, à cause du nombre de grains de sable à un endroit donné, c'est-à-dire à un moment donné aussi, et des forces différentes dans une eau de mer tirée par une lune et des vents. et quelqu'un non plus sur une plage mais sur une digue. une digue centenaire en pierre et d'un côté des vagues et de l'autre un port et dessus quelqu'un. et une idée. une idée de quelqu'un sur une digue, face à une mer d'hiver. et une idée. une idée toute simple. une idée quand même dis-je. je dis une idée quand même bien que toute simple. une idée si simple que pas croyable. pas croyable d'avoir une idée si simple sur une digue. et des passants. sur une digue quelqu'un et des passants qui passent. et des pensées. des pensées de passants qui passent sur une digue à côté de quelqu'un dont vient de lui venir une idée toute simple. une idée de vague. une idée d'une dénivelée de quelques mots. quelques mots et quelques verbes et un sujet quelconque. un sujet quelconque qui dit quelques mots et conjugue quelques verbes. conjugue quelque verbe dit quelque mot un quelconque sujet. et un dénivelé qui change. une dénivelée de quelques mots en plus de quelques verbes en moins ou le contraire. ou les mêmes mots les mêmes verbes et des positions différentes. et un dénivelé changeant quand même. et une température ok, 47.0 degrees C et une charge système de 0.09 et trois personnes et une heure trente neuf plus tard pour toi dans un terminal impersonnel où je suis. pour moi six minutes dans un terminal à lire. mon temps différant du tien. depuis un début. depuis notre début nos temps différants. depuis une seconde. une seconde qui fut première pour nous. pour nous une première seconde et des suivantes et des minutes et pas des heures, pas encore. bien que cela finira par arriver. viendront sans doute des heures ici, dans notre terminal. un endroit et des temps différents, qui diffèrent. et un même endroit en plusieurs écrans. plusieurs écrans et un même endroit en plusieurs formes. et nous. toi ici et moi. nous et toi moins moi. moi qui lit et eux qui te lisent. te lisent des autres qui avec moi font nous. comme une communauté peut-être. une petite communauté et eux deviennent nous. et toi. nous devenons eux. eux moins moi et je suis ici à lire. et moi j'en suis ici. et lui conjugue quelque verbe dit quelque mot un quelconque sujet. et un autre une plage sans adjectifs dis. et des yeux qui lisent. des yeux qui lisent et traversent des lignes d'un même endroit. des lignes différentes lues par des yeux différents dans un même terminal de début. et leurs temps à eux. leur temps que je ne partage pas. tu as eu une première seconde avec moi, et lui. je n'ai eu de première seconde qu'avec toi. et bientôt des heures peut-être. nos heures différentes viendront à chacun d'entre nous moins toi. nous moins toi fait que je lis ici. malgré moi des mathématiques. une heure cinquante-sept plus tard et une charge système de 0.01, une heure cinquante-huit et un différentiel de charge. et là toujours trois personnes. ici trois personnes et là-bas plus peut-être, à cause d'eux. et moi ça suffit. aujourd'hui ça suffit pour moi dis-tu. tu dis que ça suffit et pour moi aussi ça suffit. ça a suffit depuis quelques temps peut-être tu me dis-je.

un début de terminal

voilà, tu es entré dans un terminal. un terminal, pas une phase, un terminal où se tapent des mots, des commandes, où se lisent des mots, des chiffres, des résultats de commandes, dans un terminal tu es entré et je suis là avec toi. je t'ai suivi, ici, dans un terminal, malgré moi. ce qui m'y a amené, je n'en sais rien. pour l'instant je me laisse guider par toi. du moins, je n'ai d'autre choix que de me laisser guider.

à part ce qui vient de se passer, je ne sais pas pourquoi je suis ici, ni à cause de qui. tu es là, moi aussi, et je ne sais comment. il suffit de demander who, il suffit de taper qui, en anglais, c'est-à-dire who.

[tsidoli@arch ~]$ who
tsidoli tty1 2009-08-17 14:12

je ne sais ce que cela veut dire. il semblerait que tsidoli soit à l'origine de tout cela. on a ouvert et nous voilà ici, dans un terminal. un écran, relié à un clavier, voilà ce qu'est un terminal, un écran, un clavier, et un processeur sous le clavier. et une connection internet. bien que la connection ne soit pas utile. sauf pour aller chez des gens, dans leurs écrans à eux. pour voir ce qui s'y passe. pour voir leurs petits secrets, à eux. qui sont sans doute pas si éloignés des notres. des petits secrets de baises, de la voisine qu'on baise de temps à autre, du petit amant de notre amie. et en plus on le sait. tout le monde sait qu'on baise tous derrière le dos des autres. mais on fait semblant, on fait comme si on voyait rien, comme si on était aveugle, alors qu'on a reniflé tout ça de loin, et qu'on n'a rien dit. on se tait, car l'autre aussi sans doute a reniflé ce qu'on fait. que c'est mieux de se taire pour mieux continuer de notre côté. et puis l'amie de toute façon on la saute aussi beaucoup, à la maison, alors faut bien qu'on s'amuse en dehors. faut bien que chacun ait ses petits secrets. pour pouvoir se faire sucer ailleurs, par des bouches différentes, des belles bouches d'hommes avec des mentons qui grattent les boules, ou des belles bouches à grosses lèvres de la pute du coin, ou de la voisine, ou de l'amant qu'on a rencontré sur facebook, ou myspace, ou dans la rue, au sauna. c'est fou tous les endroits où l'on peut rencontrer des gens pour baiser. les jeunes, ils pensent qu'il n'y a qu'internet pour tout ça. ah, s'ils connaissaient les parcs, les rencontres qu'on se peut faire derrière un bon vieux buisson. mais je m'égare. tu t'égares dans ton terminal.

on est dans un écran. dans un écran il y a un terminal et on est dedans. tu sais que dire qu'on vit dans des écrans je ne suis pas le premier à le lire. mais tu dis c'est pas un écran comme les autres, avec des images, avec des paroles prédigérées, remachées et crachées aux oreilles des passants, des gens en fauteuil à la maison, des gens dans des trains avec des petits écrans portables. non, ici on est dans un écran qui est un terminal. c'est pas pareil tout de même, c'est pas la même chose que de tenir les commandes. un petit temps de commandes, loin des commandes subies des journées banales que tu vis. tous les jours des commandes, à préparer au magasin, à expédier à la poste, à prendre au téléphone, à taper sur un écran dans un document xcel pour la base de donnée du patron, des commandes à passer aux fournisseurs, des commandes du conjoint à faire le ménage, et puis, en fin de journée, mes petites commandes à moi, mes petites commandes de terminal, que tu tapes plus vite que tu n'écris. des petites commandes toutes simples, pour savoir qui est qui, qui fait quoi, quoi fait quoi, en quel temps, utilisant combien de ressources, pour lancer des applications, pour s'appliquer, dans des applications, comme ce bon vieux wordgrinder que tu aimes tant, j'aime bien écrire avec l'application wordgrinder dis-tu, ça utilise peu de ressources, ça fait durer ma batterie quelques heures de plus, ce qui fait baisser sa facture d'électricité de quelques cents, des petits cents qui font des euros, euro ou euros, au début, en 2001, il te semblait avoir lu quelque chose comme quoi euro était un invariable, qui ne prenait jamais de s, mais bon, tout le monde s'y est mis, au s à euro, alors je sais plus, il sait plus comment ça devrait s'écrire, et il est un peu coincé comme ça, avec les accords, un accord ça te coince toujours un peu, on veut pas paraître idiot, on veut s'accorder, avec les gens, tu veux t'accorder avec les gens pour créer un rapport, même si c'est juste par des mots, des mots que je ne prononce même pas, que je tape à l'écran, pour tes yeux, pour ses yeux, ou leurs bouches, s'ils lisent encore comme à l'école, un pe ti mot que je dis à hau te voix, comme au début, et qu'il arrivait même à lire sans brisures, sans hacher des phrases, mais que tu lisais quand même comme les autres, pour pas qu'on te pique mes billes à la récré, des billes dont maman et papa en avaient marre, parce que les billes, disait mère, c'est comme les jeux d'argent, on gagne jamais, qu'il disait père, il disait, les billes c'est comme moi au pmu, tu crois que tu gagnes mais t'as toujours déjà perdu, et puis je te souviens quand t'as lu toujours déjà dans un livre de philosophie, et j'en croyais pas tes oreilles, que père il parlait comme un philosophe, en disant toujours déjà, papa c'était un philosophe, pas celui qui jouait au pmu en buvant du blanc, non c'était comme un diogène contemporain, mais il ne comprenait pas à l'époque, il avait pas lu de la philosophie pour savoir que son père était philosophe, et puis tu faisais tes calculs le soir, avec les tickets de caisse de maman, comme un vrai petit comptable, hop tu soulignais en rouge les totaux, puis tu additionais, puis il enlevait ce qu'il ne considérait pas comme essentiel, comme les pizza surgelées, j'aimais pas ça les surgelées, alors que des fois on avait goûté à des vrais, avec la pâte maison, et les tomates du jardin, et les anchois du poissonier, et tous les ingrédients tous frais, mais c'était que quand mamie elle venait, pour l'impressioner, fallait faire du frais, et des vrais boulettes de viandes, pas celles livrées le mercredi par miko, non ce n'était pas assez bon pour mamie ça, pour vous oui, mais pas pour mamie, pour mamie lui fallait du fait maison, et frais en prime, pas du fait maison de chez miko livré le mercredi, et le chauffage pour mamie, pour mamie on coupait pas le chauffage à 19h, non mamie elle avait droit au chauffage toute la nuit s'il le fallait, et la cheminée en plus, et toi t'allais chercher le bois dans le jardin, sous la neige, sous la neige ses petits doigts tout rouges de froid, il n'y a que les citadins pour dire des doigts tout bleus du froid, d'abord c'est tout rouge les doigts tout froid, ça devient bleu que quand on est idiot et qu'on n'a pas compris ce que ça veut dire les doigts rouges, mes petits doigts tout rouges sans gants à aller chercher des bûches pour le feux du soir alors qu'il y avait déjà le chauffage, et puis faire le bisou, faire le gros bisou pour dire qu'on aime bien les gens, fait bisou, fait bisou à grand'tante, fait bisou à papy, fait bisou à maman, fait bisou à cousin léopold, fait bisou à toutou, à faire des bisous t'avais les lèvres toutes sèches, rapées par toutes les vieilles peaux qu'il se devait de baiser.

mais maintenant tu as tes petites commandes, tes commandes toutes petites et toutes faites, faites par des autres pour que je les utilise, tu les utilises parce qu'elles ont été faites par des autres sans contre-partie, ils font ça gratuitement, pour que des gens puissent s'en servir, qu'ils puissent taper leurs petites commandes le soir devant un terminal, ses yeux à l'écran, mes doigts au clavier à taper des commandes, comme tout geek, un geek, un beau geek, oui, les geeks peuvent être beaux, il y en a même qui soient belles, des belles geeks à rencontrer sur des forums de geeks, où on compare les bureaux, oh, t'as un beau bureau dit donc, un beau bureau fluxbox, ou un bureau hyper puissant, vient voir mon bureau, te me montre ton bureau je te montrerai le mien, et cette application tu l'as connait, c'est une application très légère, très performante, si tu veux on peut se la partager, je te partage mon application et toi la tienne, toi c'est wordgrinder, en ce moment c'est wordgrinder mon application préférée, elle me convient, il suffit de taper des lettres, et ça apparaît, sans besoin de choisir de polices, une écriture sans police à choisir, un écriture non policée, ni de taille, une taille de charactère unique, chaque fois unique, unique chaque fois sans police des charactères, à l'écran, dans un terminal, ton terminal est plein de mots, mes mots sont dans ton écran, dans mon écran tes mots de ton terminal, écrit avec wordgrinder, à la lettre broyeur de mots, tu broies des mots, mais aussi hacher, mais aussi grincer, mais aussi chiant, the daily grind, le boulot quotidien, et même d'autres choses aussi que de grinder, broyer des mots pour moi, tu broies des phrases à mon égard, à mon égard des mots grinçants, une syntaxte quotidienne de hachoir, maintenant tu brises les phrases, maintenant tu voudrais que ça ne vienne sans brisures, que ce soit plein de coup de hachoir, et qu'ils voient la main qui hache, alors peut-être lire leur serait une tâche sérieuse, ou du moins dans l'ordre de ses lignes, que tu répètes ici, des lignes disparues, mises à mort, après quelques années d'existence, mais sans le problème de cette souveraineté, même si avec tes petites commandes c'est aussi pour être pas comme le plus grand nombre, pour faire ton individu, pour que je ne sois pas comme les autres, comme fumer quand on a 13 ans pour pas faire comme les autres, puis arrêter à 17 parce que tout le monde fume, toujours à la recherche de contraire, de contraires pour te contraindre, te contraindre à ses contraires, mes contraintes ne sont pas les tiennes, les miennes me sont imposées, les tiennes aussi mais avec un tant soit peu plus de liberté, des contraintes du dimanche, des petites contraintes, comme des petites commandes, pour obtenir des résultats, c'est ça maintenant non le but, obtenir des résultats, mais pour soi-même, c'est pas pareil quand c'est pour soi-même, des résultats comme des petits cailloux le long d'un trottoir, pour voir où on va, tenter de suivre tout ça, des cailloux, font joujou des cailloux avec des hiboux plein de poux qui mangent des choux à genoux, une commande égal un résultat de commande, et les résultats parfois se fondent dans d'autres résultats, mais ce ne sont pas vraiment des résultats, ce sont des informations, toutes informations cessantes, pour savoir suffit de taper la commande, une commande et tu as des informations, comme un détective hyper doué, une question et des réponses, même pas besoin de bien la poser, suffit de la taper comme il se doit, combien de temps reste-t-il à la batterie, quelle température, et il tape

[tsidoli@arch ~]$ acpi -V
Battery 0: Discharging, 47%, 1:49:27 remaining
Battery 0: design capacity 4599 mAh, last full capacity 4365 mAh = 94%
Adapter 0: off-line
Thermal 0: ok, 47.0 degrees C
Thermal 0: trip point 0 switches to mode critical at temperature 91.0 degrees C
Thermal 0: trip point 1 switches to mode passive at temperature 85.5 degrees C
Cooling 0: Processor 0 of 7
[tsidoli@arch ~]$ exit

(alt + tab)= wordgrinder de nouveau

et donc il te reste 1h49 à taper du texte, sauf si je branche à la prise, mais là c'est pas possible, car tu es dans un café, en terrasse avant que le ciel se mette à dracher, comme ils disent, et ils disent que ça va dracher en fin d'après midi, et c'est normal, vu la temperature cet après-midi, une température du sud de la france au sud de la flandre, un 37°C d'été, et moi qui suis venu ici pour la pluie, bien tu devras attendre, encore un peu, quelques heures, avant que ça drache, t'aimes bien ce mot dracher, pas cracher mais un peu pareil, un pluie crachante, une drachée de crachée sur la terrasse, et tout le monde dedans, dedans le bar avec des tables et des chaises et des cendriers, et ton clope au bec, je rentre car si ça drache, avec tout le matos, ça risque d'être joli, toute cette drache entre les touches, sur l'écran, avec des étincelles, toutes bleues, alors direction l'interieur, clope au bec, et un café, mais sans la crème, l'estomac ne la supporte encore pas, cette crème de lait dont ils voudraient que tu en mettes deux à chaque fois, comme le sucre, deux sucrettes, mais qu'un gâteau, faut pas être gourmand, et tu tapes tes commandes dans le café, et puis après une autre application, une application espion, un requin du fil, sharkwire, et là, tous les emails des gens en wifi dans un café, et puis après deviner, quelle adresse IP avec quel visage, bien que tu n'aimes pas les visages, alors plutôt quelle adresse pour quel écran, et je me dis c'est pas espionner, c'est comme écouter ce que les deux filles à côté racontent, j'avais le débardeur sur le balcon hier il faisait si chaud, t'inquiète pas il est bien comme directeur, faut juste bien refuser ses avances au début, sinon c'est foutu, j'en ai connu une qui s'y est laissée prendre... et nuls, des vrais nuls aller à lyon pour prendre cinq pions, z'auraient mieux fait de rester à la maison, et puis plein d'autres conversations, et avec wireshark c'est pareil, sauf que ce sont les yeux et les doigts qui travaillent, non les oreilles, les murs ont des oreilles, les écrans ont des oreilles, non les écrans montrent ce que les oreilles ont entendu, et les oreilles c'est la bouche aussi, c'est la bouche qui parle au réseau qui est les oreilles, une bouche oreille, mais ils disent rien d'intéressant les écrans des autres aujourd'hui, pas de petits secrets cette après-midi, un rdv de travail demain à 9h, des recherches google standards, cinéma, armée noire, des trucs comme ça.

rien qui puisse t'intéresser.

une cabane à boeufs

il fut un temps, j'avais un élève. tout se passait bien au début. il ne semblait pas croire que j'en susse plus que lui. je lui apprenais les contractions, les soustractions, les additions, les temps de la grammaire, un peu de géologie, en insistant surtout sur le fait que temps + force = géologie, des choses quoi. il apprenait vite, se montrait curieux, studieux le soir dans sa chambre sous sa lampe de chevet. c'était, pour tout dire, un élève modèle. nous faisions bon chemin, je lui parlais de l'Un, du transcendental empirique, de la raison comme effet de l'esprit, de processus d'individuation et de subjectivation, bref, de choses élémentaires.

puis, un jour, tout se démena. il arriva dans la cabane à boeufs où nous faisions cours* et s'exclama 'maître, je suis votre disciple!'. je ne comprenais pas. 'maître je m'incline devant votre savoir, apprenez-moi tout ce que vous puissiez savoir!'. que de bêtises lui dis-je. arrêtez donc avec ses illusions rencheris-je. mais toutes mes protestations se trouvèrent être de vains mots face à son obstination soudaine de savoir.

il va sans dire qu'à partir de ce jour les choses changèrent, prirent un cours que je ne souhaitais faire, que nous ne pouvions, à la lettre, faire ensemble. c'en fut donc finit de mon élève. il devint disciple de je ne sais quel savoir et se mit dans l'idée de répendre tout ce qu'il avait appris de notre travail. que j'en appris autant que lui ne dût jamais lui traverser l'esprit. si c'eût été le cas, je doute qu'il fût devenu disciple.

après cela, je ne pus jamais plus me résoudre à prendre quelque nouvel élève que ce fût. je n'ai jamais eu de tendances dominatrices, aucune inclinaison envers les ordres et leurs mots. j'ai donc continuer avec les livres. nous apprenions ensemble, parfois je jouais l'élève, des fois ils en faisaient office. tout se passa bien. j'apprenais, je jouais, je retrouvais la joie d'un certain partage sensible.


* extrait d'un cours du jeudi:

je hume le problème à la recherche d'une cause inexistente, à un fait donné retiré du monde. en cela, je réactive le problème, ce qui n'est pas chose facile à faire en ces temps post-kantiens. mais qu'importe, au fond ce problème n'est pas en cause. ou plutôt, il ne saurait en être l'effet. je ne sais guère si cela est plus clair? c'est que dans la spéculation, les frontières se différencient incessament, si bien que l'on ne sait toujours déjà pas vraiment en quel champ se trouve-t-on. et les champs, nous connaissons. que d'heures de marche parmi les herbages doucereux sur lit de boue des champs de mon pays. bien qu'il puisse s'y trouver d'autres champs en de pays différents, je ne le pense pas. jamais un sol aussi doux à la plante de pied n'a été sentit ailleurs. c'est ce qui expliquerait, selon certains, pourquoi le rugby se joue à l'avant et non pas à l'arrière dans mon pays. je n'en suis pas si sûr, cette thèse me semble-t-il, comme quoi le jeux d'une équipe aurait pour cause la douceur d'un sol, me paraît des plus corrélationiste qu'il soit.

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