silence gardé

ici je garde le silence dis-tu lis-je | un silence et des voix en écouteurs | quelques écouteurs et des voix qui parlent de silence | un silence de nietzsche | et un autre | et toi là, silencieux lorsque même je lis ici | en silence, ou pas | seul je le sais | seul ici avec ton silence | mon silence est nécessaire lis-je dis-tu | car trop de choses dites | ailleurs une attaque sans cesse sur des silences | un tram et sans silence | une rue et sans silence | et ici en silence, ou pas | une musique de voix parlant de silence, mon silence absent du leur | leur technicité du silence comme ils disent | des vicaire! | les vicaires du silence sont en mon silence | et je viens à toi lis-je | tu me viens en silence | en moi lecteur tu es venu | notre évènenement à nous | un silence partagé | en moi lisant, ton silence venu | à moi dit-elle | elle et une autre et quelque autre encore et moi | de venir en ce silence-ci un cri différé | en cent ans un cri | tu parles! | plus j'écris plus j'efface dit-il | aucune trace ici | vous ne me traquerez pas | ce n'est pas ici l'ouverture de la chasse | ils me chasseront que je m'effacerai sans traces, sans même une merde que vous puissiez lécher | ni chaude ni froide | pas fumante, pas une seule fumée de scelle |

-- je les vois lis-je | devant moi derrière les fourrés les fougères | aigle s'il vous plaît, fougère dite aigle | ils m'auront parce qu'il se répète disent-ils | il repassera bien par là | oui penses-tu lis-je | en un temps différent par là tu repasseras | et encore ils te louperont | bien qu'ils soient à leurs postes | la carabine braquée sur ma ligne de course | les chiens le courseront par là | et ils m'auront pensent-ils | pauvres bêtes que ces chasseurs d'écrivaillon | etc | sur les landes | au sommet, ils le ratent | quand même --


- plus j'écris plus j'efface dit-il | il écrit plus la couche est épaisse plus je m'efface -

--- nous sommes les légions étrangères de la lecture | qui ça | ils nous sacrifient | comment ça | oui, car ils l'ont toujours fait | dans le désespéré ils nous envoient | et je m'en sors | par toi j'en suis sorti | et eux par moi | et ils viendront | tôt ou tard | où tardivement ils se prélassent, ils finiront par venir ---






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ils viennent de dusseldorf,




de londres, treize fois sont-ils venus




et la france aussi, aussi de france




viennent-ils de neuilly, sur-seine,




par brest et paris, un roi choisyst




et nantis de nantes jusqu'en belgie




mais aussi maxeville, gregy


dit sur le chemin de l'Yerres,




et en belgie ils viennent aussi,




encore une aussi venue saint-jossienne




ten noode,  van brussel


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- | je ne suis pas là, dis-tu lis-je, - pour signifier quoi que ce soit, - mais ici | par tes modifications | mon expérience s'opère -


sont-ils une concrescence lis-tu | je suis une entité | actuelle dit-elle


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et il perce sous
sa percée longue
d'une nouvelle sensation
comme la pression
d'un toucher empirique




d'un dehors claustral


où tout poème est une évaluation et un art d'évaluer : où il dirait des valeurs.






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mais que peut un oubli?
je suis un oubli,


non pas un oublié, mais un oubli,


un échappé de mémoires,


et si je suis un corps, c'est que je suis (un) neutre,


mais pas oublié mais un oubli


mais pas une oublie


car fini les sucreries


il y a danger lis-je | que je reste en toi | quand moi ta mort fixe advienne dis-tu | lis-je | que pire que ton chaos destructeur | en son chaos préservateur je suis pris dis-je | tel est peut-être mon désastre | que je puisse être pris dans ta fixité | tu n'es pas nécessaire | moi non plus | quelconques | nous ne sommes que quelconques | c'est-à-dire non-nécessaire | voilà notre force | de pouvoir lire une chose plutôt qu'une autre | ou de n'être rien de ce que nous pensons | à la place de quelque chose | une quelconque chose plutôt qu'une autre | une autre chose quelconque plutôt que celle-ci |

s'appellant thomas, 

pour croire en un amour, 

il se devait de doigter quelque orifice,

et ses yeux vieillissent,

se rident,

               mes iris, vert-gris

dit-il, de plus en plus

vert avec le temps |

                                et une joie que des bouts de doigt ne se rident pas | car comment voir - sinon -

                                                                   et thomas s'oublie en une oublie oubliée et expulsée | en cet instant même | le long d'une fin d'intestin | vers une chute en un splosh - avant une tirée de chasse - et l'oublie oubliée | encore une qui finit au chiotte | et thomas se rappella, tandis que, fesses en l'air et main droite frottant son anus à coup de papier rose, se rappelait ce que disait un père à son ami - avant une virée de pub en pub et de bar en bar - n'allez pas pisser votre argent contre les murs | ce qu'ils firent - il va sans dire - quelques heures après chaque fois que cet homme eut prononcés ces paroles | je pisse mon fric contre le mur | quelques bières et de la pisse contre un mur | un samedi soir | ou en semaine | qu'importe | une heure travaillée égale plus ou moins trois bières égale une heure travaillée contre un mur | ou moins | une demi-heure travaillée transformée en pisse contre un mur | 

                                                 thomas dit je suis un transformateur de capital | ils me payent et je produis de la pisse | je suis payé et je dépense en bière et je produis de la pisse | contre un mur | quelques fois le même | mais pas toujours | pour changer un peu | pour donner du travail à des nettoyeurs de murs différents | 

                                                   thomas, le cul essuyé, remonta sa culotte, puis son pantalon, puis boucla sa ceinture, et sortit des toilettes | s'appellant thomas 
 

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